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Vous trouverez ici les récits de voyage d'une jument noire, d'une mule rousse et d'une Manon châtaine.

Les articles sont publiés par ordre chronologique, des plus récents en haut au plus vieux en bas. Chaque voyage a son propre encart, où sont regroupés tous les articles le concernant.

       À bientôt sur les chemins !

                               La Jument, La Mule et La Manon



Si vous souhaitez atteindre les montagnes: c'est par là !
Si vous préférez respirer l'air marin: c'est ici !
S'il vous prend des envies de traverser les collines gauloises: c'est là !

(English version : http://whensingthesteps.blogspot.com)



Les plaines, le vent, le ciel

En se retournant, on peut apercevoir la basilique de Vézelay. Il ne reste plus qu'une semaine de voyage. Finies les montagnes, finies les collines. Il faut franchir la ceinture de plaines céréalières qui entourent l'Île de France pour ensuite retrouver les grandes forêts domaniales.

Je réapprends peu à peu à ne plus craindre les nuages. Plus d'orages. Le ciel bleu immense en haut, les champs verts en bas. On fonce. Les autoroutes, nationales et grosses départementales sont les fleuves modernes dont il faut trouver les gués, ces petits ponts qui les enjambent encore.

La facilité et l'impatience à l'approche de chez soi endorment ma vigilance et je prends quelques mauvaises décisions dans les rochers de Fontainebleau. Rien de grave, une égratignure. Mais, si tu perds, ne perds pas la leçon.

Ici, il y a du monde. Sur les chemins, sur les rochers, dans les villages. On est début juin, presque l'été, un air de vacances.

Dernier bivouac, dernière étape. Traversée presque complète d'Est en Ouest de la forêt de Rambouillet. On tourne à droite et les pistes familières sont là. Les juments reconnaissent et doublent le pas. On arrive bien tard à la maison, le ciel va bientôt commencer à se voiler de rose. Ce n'est pas bien grave, demain c'est repos.

Ciel noir sur les montagnes des Éduens

Il y eut quelques jours de Soleil dans les plaines entre les monts du Forez et les collines morvandelles. Des vaches charolaises dans des bocages. Une belle soirée à Céron.

On arrive peu à peu sur des paysages plus mouvementés. Ici, quand un camion passe, c'est toute la terre qui tremble. Un rugissement de vallons en vallons. C'est le temps des premiers foins, des tracteurs géants font partout des bruits d'avion.

Et puis, le Morvan. Les jours sont passés seules sur des collines recouvertes de forêts sombres. Le ciel noir, le tonnerre qui gronde, l'orage chaque soir. Des villages cachés, déserts, noyés sous la pluie. On monte à Bibracte, on suit le chemin d'Alésia. On court sous le vent pour fuir la tempête. On se sent proche des gens d'avant. On se sent petit surtout. Il y a là l'Histoire. Et ce ciel noir.


Parfois, les journées s'annoncent belles, on montent le cœur léger en haut de la prochaine colline. Les nuages sont là, mais loin, on voit la pluie s'abattre, mais loin. Loin, loin, loin. Mais il y a le vent. Et s'entrechoquent les nuages, qui grossissent, noircissent. Le tonnerre. Vite, les bâches de pluie. Trop tard, voilà, l'orage.

Un soir, le clocher de Vézelay se dessine au loin.


La suite du récit