Il grêle sur les monts chauves.

Début de voyage exigeant pour la troupe. Les dénivelés s'enchaînent et le matériel fait des siennes. On monte, on monte et il fait de plus en plus froid. Un matin, j'ai retrouvé l'eau gelée dans le seau des chevaux.

Nous déambulons dans des paysages lunaires d'herbes brûlées, où les piles de télésiège forment d'étranges épouvantails. Là des plaques de neige qui font de la résistance, ici des arbres gelés. Beaucoup de villages traversés n'ont plus que quelques maisons encore habitées. On prend un verre chez la vieille tenancière du café. Plus beaucoup de visiteurs à ce qu'il paraît. Plus beaucoup d'habitants non plus.

Et ce vent, ce vent. Glacial. On ne s'entend plus. Plusieurs fois par jour, le ciel devient noir et la grêle tombe. La mule se protège derrière la jument, la jument avance vaillante, je baisse la tête. On endure. D'un coup, le vent cesse, les nuages disparaissent, la grêle s'arrête. Le Soleil, à nouveau, rieur. La mule rousse prend du retard, goûte à tout, rattrape de quelques bonds.

Après quelques jours passés ensemble dans ce vent, Gérald et moi nous quittons à Notre Dame de l'Hermitage. Je file vers le Nord Est, lui le Nord Ouest. Seule à seule, même le vent s'arrête.

C'est le temps de la redescente vers les plaines de l'Ouest du Bourbonnais. Un dernier col, puis trouver le canal vers Digoin et le suivre. Il faudra trouver de quoi se ravitailler, les sacoches sont vides.

La suite du récit

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